République centrafricaine | La FAO et la MINUSCA ont contribué à la relance rapide des activités d’élevage des populations touchées par la crise à Birao
©©FAO
Depuis le 1er septembre 2019, la ville de Birao en République centrafricaine a été confrontée à des chocs multiples et persistants. Les pillages, les incendies de maisons, de greniers et de parcelles, l’abattage anarchique de troupeaux et la destruction des habitats du bétail ont significativement aggravé la vulnérabilité et les moyens d’existence des populations. D’après le rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, près de 10 000 personnes déplacées avaient été enregistrées, du 12 au 23 octobre 2019, sur le site de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et celui de l’aérodrome. En effet, en raison de conflits accrus, ces populations ont été contraintes de fuir et d’abandonner leurs terres et intrants agricoles, engendrant l’arrêt brutal de leurs activités de production. De plus, la crise a provoqué une rupture de la communication entre les différentes communautés et a détérioré la cohabitation entre les différentes ethnies de la zone. Afin d’éviter tout actes de représailles, la population sur les sites des déplacés était répartie comme suit: les Goula et les Kara étaient réfugiés sur le site de la MINUSCA tandis que les Rounga et Haoussa se trouvaient sur celui de l’aérodrome.
Dans ce contexte de crise, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé un projet afin d’assister la population de Birao et de ses environs. Le projet, intitulé «Appui à la résilience de la population affectée par les crises de Birao», financé par la MINUSCA pour un montant de 50 000 USD, a permis à la FAO et à ses partenaires d’assister 540 ménages, soit 2 700 personnes, dont 59 pour cent de femmes, pendant sept mois. Le projet avait pour objectif de renforcer la résilience des ménages touchés par les crises, améliorer leur sécurité alimentaire et leur permettre de rétablir leurs moyens d’existence. La FAO collabore avec la MINUSCA afin de répondre aux besoins les plus urgents des populations touchées par les impacts de l’aggravation de l’insécurité en République centrafricaine.
Un groupement de bénéficiaires du projet ayant reçu des poules locales et des aliments pour volailles. ©FAO
Il s’agissait spécifiquement de fournir une assistance d’urgence en kits d’élevage du petit bétail (poules locales et caprins) afin de permettre aux ménages de relancer la production animale. La FAO a organisé une foire aux intrants et a fourni des coupons d’une valeur comprise entre 102 000 XOF (soit 188 USD) et 300 000 XOF (soit 554 USD) aux bénéficiaires, organisés en 54 groupements de 10 ménages. Ainsi, ceux-ci ont pu acheter sur la foire aux intrants des géniteurs de caprins ou de poule locale, ainsi que des aliments pour bétail. Les groupements de bénéficiaires en élevage de caprins ont également reçu des kits de matériaux de construction d’abris pour animaux (tôles, chevrons, fers, ciment, pointes et pax alu) et ceux bénéficiaires des kits d’élevage de la poule locale ont reçu six mangeoires et six abreuvoirs. Les animaux fournis aux bénéficiaires ont tous été vaccinés et déparasités. De plus, le partenaire de mise en œuvre et 108 délégués techniques ont également bénéficié d’une formation sur les bonnes pratiques agricoles et d’élevage et sur les procédures d’organisation d’une foire aux intrants.
Les activités mises en œuvre ont permis de relancer les activités de petit élevage au profit de chaque membre des groupements de bénéficiaires, notamment grâce à la reproduction des animaux reçus. D’autre part, les activités de sensibilisation et d’identification des ménages bénéficiaires composés de différentes ethnies, la formation de ceux-ci, et la vente des intrants agricoles par les fournisseurs composés également de plusieurs ethnies ont contribué à renforcer de manière significative la cohésion sociale et le dialogue intercommunautaire au sein de la zone d’intervention. De plus, le projet a permis aux fournisseurs sélectionnés pour la foire aux intrants de tirer un revenu de la vente de leurs animaux, contribuant ainsi à renforcer l’économie locale. Enfin, le suivi technique fourni par la FAO et ses partenaires permettra de pérenniser les acquis du projet et de renforcer durablement les capacités des ménages et leur résilience face aux chocs futurs.