Forum international d’Astana: la FAO appelle à augmenter les investissements pour tirer le meilleur parti des possibilités offertes par l’Asie centrale et relever les défis rencontrés dans la région

Selon le Directeur général, M. Qu Dongyu, la conservation de l’eau, la coopération transfrontière et l’agriculture durable sont essentielles pour assurer l’avenir

Press Service of the Administration of the President of the Republic of Kazakhstan

Le Directeur général de la FAO, QU Dongyu, a pris la parole lors de la séance d’ouverture du Forum international d’Astana organisé par le gouvernement du Kazakhstan.

©Service de presse de l’Administration du Président de la République du Kazakhstan

29/05/2025

 Astana – Aujourd’hui, M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a souligné l’importance d’agir dans les domaines de la conservation de l’eau, de la coopération transfrontière et de l’agriculture durable pour assurer l’avenir de l’Asie centrale. 

Lors de sa prise de parole à la séance d’ouverture du Forum international d’Astana, plateforme d’échange régionale et internationale hébergée par le Kazakhstan, M. Qu a fait part de ses inquiétudes: «Alors que la sécurité de l’approvisionnement en eau est un élément fondamental des systèmes agroalimentaires, elle est de plus en plus menacée par les pénuries, la pollution et l’insuffisance des infrastructures.» 

D’après M. Qu, l’Asie centrale, riche de ses ressources foncières et de sa diversité agrobiologique, et forte de son emplacement stratégique, dispose d’autant d’atouts immenses pour transformer ses systèmes agroalimentaires en moteurs de durabilité, de résilience et de croissance économique. Le Directeur général a ajouté que cette transformation était essentielle non seulement pour la région, mais aussi pour l’ensemble du continent eurasiatique et le reste du monde. 

M. Qu a précisé que, si l’on voulait tirer le meilleur parti des possibilités offertes par la région et relever ces défis, il fallait de toute urgence augmenter les investissements dans l’innovation, les infrastructures hydriques et un développement inclusif. 

Manque de moyens 

Le Directeur général a indiqué que près de 64 millions de personnes vivant dans la région Europe et Asie centrale ne pouvaient toujours pas se permettre d’adopter une alimentation saine, et que l’Asie centrale affichait le taux le plus élevé en la matière (16,3 pour cent de la population). 

M. Qu a souligné qu’il fallait rassembler les gouvernements, le secteur privé, la société civile et tous les partenaires de la communauté internationale pour changer les choses, «car l’inaction nous coûte bien plus cher que l’action». 

Le Directeur général a salué le projet du Kazakhstan de devenir le pôle alimentaire de l’Eurasie, ainsi que le profond attachement de ce pays à la sécurité alimentaire régionale et mondiale, à la durabilité environnementale et à la coopération régionale et mondiale. 

M. Qu a fait remarquer que le Kazakhstan était l’un des premiers pays de la région à avoir souscrit à l’engagement mondial en faveur de la réduction des émissions de méthane, à exprimer sa détermination à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060 et à conformer ses stratégies nationales aux objectifs internationaux en matière de climat. 

Le Directeur général est revenu sur le programme de partenariat entre la FAO et le Kazakhstan visant à contribuer à la transformation des systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables. 

Le programme décennal prévoit la mise en oeuvre de plusieurs initiatives décisives, comme un programme de création de variétés nationales de céréales adaptées au climat grâce à des techniques de sélection accélérée, des travaux précurseurs sur le piégeage des gaz à effet de serre dans les sols et l’adoption de pratiques d’agrostockage du carbone sur les terres arables dégradées, et une initiative visant à fournir une modélisation stratégique au Gouvernement du Kazakhstan pour aider le secteur agroalimentaire à améliorer l’efficience des financements publics. 

Lors d’une séance de questions-réponses organisée après l’ouverture, le Directeur général a répondu à des questions sur l’amélioration de l’intégration des innovations scientifiques et technologiques dans la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux, sur le rôle fondamental des partenariats public-privé et de la collaboration intersectorielle, notamment la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, et sur la manière dont la FAO a entrepris d’amorcer un changement en profondeur des systèmes agroalimentaires et de stimuler le développement rural en privilégiant l’égalité des genres et l’autonomisation des jeunes. 

Phénomènes climatiques extrêmes 

Dans son allocution d’ouverture prononcée lors d’une autre table ronde de la FAO, qui portait sur l’importance de l’investissement dans la sécurité de l’approvisionnement en eau pour garantir un avenir durable à l’Asie centrale, le Directeur général a signalé que la région était confrontée à la convergence de phénomènes climatiques extrêmes, d’une augmentation de la demande d’eau et d’une dégradation des infrastructures. 

M. Qu a ajouté que les inondations et les sécheresses étaient de plus en plus fréquentes et intenses dans la région, et qu’elles faisaient des morts, détruisaient des moyens de subsistance et coûtaient près de 14 milliards d’USD en dégâts chaque année. 

Le Directeur général a rappelé l’importance des outils numériques, comme l’intelligence artificielle, qui permettent de transformer la gestion des eaux en faisant gagner en efficacité, en prévoyant les risques et en aidant à prendre des décisions plus éclairées à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement. 

D’après M. Qu, des investissements judicieux dans le domaine de l’eau, comme dans l’irrigation résiliente face aux aléas climatiques, sont également essentiels pour rendre possible un avenir plus durable et plus inclusif. C’est là que les institutions financières internationales jouent un rôle décisif, en élaborant des cadres d’investissement qui à la fois répondent aux besoins locaux et assurent la stabilité régionale, et en prenant des mesures à court terme capables de garantir la durabilité à long terme. 

Parmi les activités de soutien aux pays menées par la FAO dans le domaine de la sécurité de l’approvisionnement en eau, on peut citer les initiatives du Centre d’investissement de la FAO, ainsi que l’initiative Main dans la main et le Système mondial d’information de la FAO sur l’eau et l’agriculture, AQUASTAT

Un nouveau programme de partenariat sur la gestion durable des ressources en eau et l’irrigation a également été lancé entre le Kazakhstan et la FAO, et portera sur la gestion climato-résiliente de l’eau à usage agricole grâce au renforcement de la gouvernance de l’eau et à l’amélioration de la coopération régionale en Asie centrale. 

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