COP30: La FAO place les systèmes agroalimentaires au premier plan de l’action climatique

Au Brésil, la FAO a dévoilé une série de rapports et d’initiatives qui montrent en quoi les systèmes agroalimentaires durables sont une solution à la crise climatique

© FAO /  Max Valencia

Le directeur général de la FAO, QU Dongyu (deuxième rangée, 3e à partir de la droite), pose pour une photo de famille avec des dirigeants mondiaux lors de la 30e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30).

©FAO/ Max Valencia

21/11/2025

Rome/Belém (Brésil) – Des systèmes agroalimentaires durables et résilients sont essentiels pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur les changements climatiques tout en assurant la sécurité alimentaire et la nutrition des générations actuelle et futures. 

Tel a été le message général délivré par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30) de 2025, tenue à Belém (Brésil). 

Pendant la Conférence, tenue du 10 au 21 novembre, la FAO a fait valoir que les solutions agroalimentaires fondées sur la science peuvent aider de façon déterminante à réduire les émissions, à améliorer la séquestration du carbone, à restaurer les écosystèmes et à renforcer la résilience. 

«De la restauration des terres agricoles dégradées aux cultures résilientes en passant par l’aquaculture et l’élevage durables, nous disposons de solutions qui fonctionnent dans tous les secteurs», a déclaré le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, avant la Conférence. 

La principale difficulté, selon la FAO, réside dans le financement. 

Malgré une augmentation des investissements essentiels dans l’agroalimentaire, la sylviculture, l’élevage, la pêche et la production végétale n’ont reçu ensemble que 4 pour cent du financement total des activités de développement liées au climat. 

Pour un secteur qui peut contribuer à réduire d’un tiers les émissions mondiales, cet écart non seulement est inégalitaire, mais «constitue une occasion manquée», selon M. Qu, qui a averti que négliger les systèmes agroalimentaires revient à laisser inexploitée l’une des voies les plus efficaces de mise en place d’une croissance à faibles émissions. 

Programme d’action de la FAO et de la Présidence de la COP30 

La FAO a soutenu le programme d’action mis en œuvre par la Présidence de la COP30 pour promouvoir des solutions agroalimentaires aux problèmes climatiques par un certain nombre d’initiatives: 

  • RAIZ (Investissements agricoles résilients pour une absence de dégradation nette des terres) – Initiative mondiale offrant un «quadruple avantage» pour le climat, la biodiversité, la sécurité alimentaire et la lutte contre la désertification, dont la FAO appuiera la mise en œuvre dans le cadre du partenariat FAST. 
  • TERRA (Ensemble pour le développement d’une agroforesterie et d’une agroécologie résilientes et restauratrices) s’emploie à accélérer la mise en œuvre de solutions pour les agriculteurs familiaux, les coopératives et les associations de producteurs, notamment par un soutien financier et technique, la FAO contribuant à cette activité par l’entremise du Mécanisme forêts et paysans. 
  • Bioeconomy Challenge – Plateforme mondiale multipartite qui vise à traduire les principes de la bioéconomie en actions mesurables et en solutions évolutives d’ici à 2028, la FAO soutenant les travaux relatifs aux mesures et aux indicateurs. 

 

Science et connaissances de la FAO  

La FAO a publié plusieurs ouvrages présentant les données les plus récentes, les nouvelles connaissances scientifiques ainsi que des analyses des systèmes agroalimentaires et du changement climatique: 

  • Rapport historique sur les plans nationaux d’adaptation (PNA) – Souligne que la plupart des pays en développement ont du mal à faire face aux principaux risques agroalimentaires ou à protéger les groupes vulnérables en raison de graves manques de financements et de capacités. 
  • Points saillants du Rapport sur les chaleurs extrêmes – Souligne les risques indépendants et combinés que posent les chaleurs extrêmes et présente des pistes pour renforcer la résilience dans tous les secteurs agricoles. 
  • Émissions de gaz à effet de serre provenant des systèmes agroalimentaires – Rapport de FAOSTAT présentant les tendances mondiales, régionales et nationales observées pendant la période 2001-2023. On y note que les émissions mondiales des systèmes agroalimentaires ont atteint 16,5 milliards de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone en 2023, soit une augmentation de 21 pour cent depuis 2001. Leur part dans les émissions totales est passée de 38 à 32 pour cent en 2023. 
  • Voies vers une transition juste – La FAO participe activement aux discussions menées pour promouvoir un accès équitable au financement de l’action climatique, mettant l’accent sur l’inclusion sociale, l’adoption d’approches locales et le renforcement des systèmes de protection sociale. Ces efforts visent à améliorer la résilience et la capacité d’adaptation des agriculteurs familiaux vulnérables, des petits producteurs, des peuples autochtones et des communautés locales. 

 

Participation de la FAO à la COP 

Tout au long de la COP30, la FAO a travaillé avec les pays et avec ses partenaires pour placer l’agriculture et la sécurité alimentaire au centre des négociations, notamment des discussions menées autour de l’objectif mondial d’adaptation, des pertes et dommages, des contributions déterminées au niveau national (CDN), des plans nationaux d’adaptation, du financement de l’action climatique et d’une transition juste. Les résultats de la COP30 montrent qu’il reste encore du chemin à parcourir pour intégrer pleinement les solutions agricoles et alimentaires dans les négociations. 

En revanche, le programme d’action de la Présidence a affiché une grande ambition pour ce qui est de promouvoir une action climatique passant par l’agriculture et les systèmes alimentaires. La FAO a appuyé l’élaboration de ce programme, y compris les nouvelles initiatives relatives à l’agriculture, aux forêts et à la bioéconomie, et jouera un rôle central dans leur mise en œuvre.  

Le partenariat FAST, hébergé par la FAO, continuera à servir, entre les COP, à maintenir les systèmes agroalimentaires au centre des dialogues consacrés au climat et à appuyer la mise en œuvre des activités d’après-COP, notamment pour la nouvelle initiative RAIZ. 

Au Brésil, la FAO a également co-organisé pour la quatrième année consécutive le Pavillon de l’alimentation et de l’agriculture avec le CGIAR, favorisant le dialogue multipartite dans le cadre et en marge des négociations. 

Contacts

Nicholas Rigillo FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]