La FAO lors du Bilan 4 ans après le Sommet sur les systèmes alimentaires: il est temps d’accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires

Addis-Abeba – Lors du Bilan 4 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a appelé à prendre des mesures audacieuses, à accroître les investissements et à renforcer les partenariats en vue d’accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux. 

S’adressant aux dirigeants, ministres et délégués du monde entier réunis à Addis-Abeba, M. Qu a souligné l’importance cruciale des systèmes agroalimentaires dans l’action à mener pour relever les défis interdépendants qui se posent à l’échelle mondiale, qu’il s’agisse de l’insécurité alimentaire, des problèmes climatiques, de la dégradation de l’environnement ou des inégalités. 

«La transformation n’est pas une ambition lointaine. Elle a déjà lieu», a-t-il déclaré. «Cependant, le rythme, l’ampleur et la coordination de notre action collective seront déterminants dans sa réussite. Actuellement, le défi est non seulement l’action, mais aussi l’accélération.» 

Passant en revue les progrès accomplis depuis le premier Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, organisé en 2021 à l’initiative du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies dans le cadre de la décennie d’action pour la réalisation des objectifs de développement durable, le Directeur général a fait observer que de nombreux pays avaient donné corps à leur engagement en procédant à des réformes des politiques, à une réorientation des investissements et à une planification intégrée. Il a cité l’exemple de l’Éthiopie, qui, avec l’appui de la FAO, a réduit les pertes de céréales après récolte de 40 pour cent dans certaines régions, ce qui a permis d’améliorer directement la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations rurales. 

Domaines prioritaires au service de la transformation 

 Dans son discours, le Directeur général a mis en évidence trois grands domaines pouvant contribuer à la transformation. 

Premièrement, M. Qu a souligné l’importance de l’autonomisation des jeunes, qui peuvent jouer un rôle moteur dans la transformation des systèmes agroalimentaires. Rappelant la première évaluation mondiale de la FAO concernant la situation des jeunes dans les systèmes agroalimentaires, il a appelé à mener une action urgente afin de combler les lacunes en matière d’éducation, d’emploi et d’accès à des fonctions de direction pour les jeunes, notamment les jeunes femmes. Selon lui, libérer ce potentiel pourrait permettre d’accroître le produit intérieur brut (PIB) mondial de 1 500 milliards d’USD, les systèmes agroalimentaires contribuant pour près de la moitié à ce résultat. 

Deuxièmement, il a insisté sur la nécessité de développer l’innovation et la technologie pour surmonter les obstacles systémiques. Il a souligné le rôle du Forum mondial de l’alimentation, qui repose sur trois piliers – l’investissement Main dans la main, la science et l’innovation, et l’autonomisation des jeunes et des femmes –, et constitue une plateforme essentielle pour accélérer la mise en place de solutions. Certains outils, tels que les Perspectives sur les technologies et l’innovation dans le domaine des systèmes agroalimentaires, publication dirigée par la FAO, aident les pays à recenser et à adopter des innovations, comme l’agriculture numérique, l’intelligence artificielle et l’agriculture de précision. 

Le Directeur général a, par ailleurs, attiré l’attention sur la dynamique croissante de l’initiative Main dans la main de la FAO, qui s’appuie sur le ciblage et les données géospatiales pour orienter les investissements là où ils sont le plus nécessaires. L’initiative est déjà passée de 1,5 milliard d’USD en 2022 à 4,5 milliards d’USD en 2024, ce qui témoigne d’une demande en hausse des pays et du soutien croissant des donateurs.  

Troisièmement, M. Qu a souligné combien il était important d’asseoir la transformation sur le droit à l’alimentation – un fondement en faveur de la transparence, de la participation, de la responsabilité et de l’inclusion. À cet égard, il a rappelé que la FAO accueillait le mécanisme de soutien de l’Alliance mondiale contre la pauvreté et la faim, lancée sous la présidence brésilienne du G20, qui sert de plateforme favorisant un financement coordonné et un soutien technique dans le respect des priorités nationales. 

En tant que principale institution spécialisée des Nations Unies dans le domaine des systèmes agroalimentaires, la FAO soutient plus de 120 pays en proposant des solutions intégrées et en offrant des orientations générales, une expertise scientifique, des outils et des investissements ciblés. Des initiatives phares, comme les initiatives Main dans la main, «Un pays, un produit prioritaire» et 1 000 villages numériques, permettent de relier les petits exploitants aux marchés et d’améliorer la productivité, la durabilité et les revenus. 

«Nous faisons de la transformation des systèmes la nouvelle norme, en collaboration avec les gouvernements, les investisseurs, le monde universitaire, la société civile et le secteur privé», a déclaré M. Qu. «Mettons à profit ce Bilan pour réfléchir et agir avec audace et pour renforcer nos partenariats afin que notre vision se traduise en des actions concrètes.» 

Organisé conjointement par les gouvernements de l’Éthiopie et de l’Italie, le Bilan 4 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires offre un espace permettant d’évaluer à l’échelle mondiale les progrès accomplis depuis le Sommet de 2021 et de renouveler les efforts collectifs déployés en vue de transformer les systèmes agroalimentaires, à l’appui du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  

Légende de la photo: M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, prononce un discours lors de la séance d’ouverture du Bilan 4 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires.