M. Qu Dongyu prend la parole lors de la conférence internationale intitulée Dialogue mondial sur les montagnes au service du développement durable, organisée au Kirghizistan.
Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a insisté sur le fait que les populations des zones montagneuses comptaient parmi les plus pauvres du monde et que nombre d’entre elles étaient confrontées à l’insécurité alimentaire dans les pays en développement.
©FAO/Sadyk Abulkasymov
Bichkek – Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a déclaré aujourd’hui que les régions montagneuses, notamment celles situées dans les pays en développement, étaient de plus en plus confrontées aux pressions exercées par le changement climatique, l’appauvrissement de la biodiversité et la dégradation des terres. Il a ajouté que les communautés montagnardes possédaient cependant un fort potentiel en matière de développement résilient face au climat et que les activités visant à améliorer les secteurs des produits de la montagne, notamment des aliments biologiques, du textile et des services touristiques, portaient déjà leurs fruits.
S’exprimant à l’ouverture du Dialogue mondial sur la montagne au service du développement durable, conférence internationale accueillie par le Gouvernement du Kirghizistan, M. Qu a souligné le fait que les populations des zones montagneuses – qui vivent principalement de l’agriculture familiale – comptaient parmi les plus pauvres du monde et que nombre de celles se trouvant dans des pays en développement étaient confrontées à l’insécurité alimentaire.
«Pourtant, les communautés montagnardes, qui sont les gardiennes des ressources dont regorgent les montagnes, peuvent véritablement assurer un développement résilient face au climat en transformant les systèmes agroalimentaires en vue de les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables», a-t-il expliqué, soulignant l’importance de la durabilité de l’agriculture et des pratiques de gestion de l’eau.
Dans son discours d’ouverture, le Président du Kirghizistan, M. Sadyr Japarov, a appelé les organisations internationales et les institutions financières à soutenir les projets visant à améliorer la situation socioéconomique des personnes habitant dans des régions montagneuses et reculées, qui subissent les effets du changement climatique, conjugués à ceux de l’isolement géographique. Il estimait que la conférence était l’occasion de dresser un état des lieux, de créer de nouvelles coalitions, d’élaborer de nouvelles stratégies et de prendre de nouveaux engagements politiques, en vue du Sommet mondial sur la montagne (Bichkek+25), qui aura lieu en 2027.
Un approvisionnement en eau menacé
Plus de deux milliards de personnes sont tributaires de l’eau douce provenant des montagnes et des glaciers pour leurs besoins quotidiens, leurs activités agricoles et leurs moyens de subsistance. Or, selon M. Qu, ces ressources sont menacées par la hausse des températures et le recul des glaciers.
Malgré les progrès accomplis, les régions montagneuses demeurent soumises à d’énormes pressions et sont de plus en plus touchées par les effets de la crise climatique, l’appauvrissement de la biodiversité et la dégradation des terres.
Pour le Directeur général, la protection des écosystèmes de montagne ne concerne pas uniquement les régions montagneuses, mais relève d’une responsabilité mondiale.
Le développement durable des montagnes a pour effet d’améliorer la nutrition, de stimuler la productivité agricole, de restaurer l’environnement, d’accroître le niveau de vie dans les zones rurales et de contribuer à la croissance économique mondiale.
Il nécessite des investissements stratégiques, des politiques porteuses, des innovations technologiques, des institutions fiables et une capacité d’adaptation. Le Directeur général de la FAO a souligné qu’il fallait également transposer à plus grande échelle les solutions appliquées aux régions montagneuses, afin de donner aux progrès locaux une portée mondiale.
Le Gouvernement du Kirghizistan, avec le concours de la FAO et de partenaires nationaux, met en œuvre un projet au titre du Fonds vert pour le climat, qui permet d’aider le pays à remettre en état les forêts et les pâturages et à lutter ainsi contre le changement climatique.
Améliorer les chaînes de valeur
Selon M. Qu, les initiatives du Partenariat de la montagne, dont le but est de renforcer les filières de produits de la montagne comme les aliments biologiques, le textile et les services touristiques, ont des retombées positives sur plus de 50 000 petits producteurs situés dans des zones montagneuses reculées, y compris au Kirghizistan.
Le Directeur général a aussi annoncé que la FAO avait obtenu un engagement d’un montant de 1 million d’EUR de la part du Gouvernement de l’Italie, par l’intermédiaire du secrétariat du Partenariat de la montagne, en vue de contribuer à des activités au Kirghizistan, notamment le programme de pépinière et d’accélérateur d’entreprises, destiné aux petits producteurs de montagne.
L’Organisation héberge le secrétariat du Partenariat de la montagne, une alliance mondiale du système des Nations Unies composée de plus de 600 membres qui œuvrent à l’amélioration du bien-être des communautés montagnardes et à la protection des environnements de montagne.
En 2024, en étroite collaboration avec la FAO, le secrétariat a dirigé l’élaboration du Plan d’action mondial pour le développement dans les régions montagneuses. Celui-ci fournit un cadre stratégique aux États membres de la FAO pour mettre en œuvre les Cinq années d’action pour le développement dans les régions montagneuses (2023-2027), l’un des principaux résultats issus de l’Année internationale du développement durable dans les régions montagneuses (2022).
Dans le cadre de sa visite, le Directeur général a conclu un accord avec le pays hôte, le Kirghizistan. M. Bakyt Torobaev, Vice-Président du Cabinet des ministres et Ministre des ressources en eau, de l’agriculture et du secteur de la transformation, a signé l’accord au nom du pays hôte.
Cet accord officialise le statut de la FAO au Kirghizistan et ouvre la voie au renforcement de la coopération bilatérale, ce qui permettra à l’Organisation d’élargir le soutien apporté à l’agriculture durable, à la gestion des ressources en eau, à la sécurité alimentaire et au développement rural.
La FAO collabore avec le Kirghizistan depuis que le pays est devenu membre de l’Organisation, en 1993. Le bureau de pays a été ouvert en 2009.
L’assistance de la FAO au Kirghizistan est axée sur le renforcement des capacités d’évaluer, de planifier et de mettre en œuvre des interventions visant à assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable. Elle englobe le secteur agricole, y compris les cultures, l’élevage et la pêche, le soutien à la gestion durable des terres et des forêts face au changement climatique et la gestion des risques de catastrophe.
En 2024, le Bureau du Représentant de la FAO au Kirghizistan a mis en œuvre 13 projets au niveau national. Les initiatives portaient sur: la gestion en matière de biosécurité, conformément au Protocole de Cartagena, le développement des secteurs de l’élevage et de l’horticulture, la gestion durable des pesticides, le développement de l’aquaculture et de l’agriculture biologique, des projets menés au titre du Fonds pour la consolidation de la paix, un projet concernant la fixation du carbone au moyen d’investissements en faveur de l’action climatique dans les forêts et les pâturages et la gestion intégrée des ressources en eau pour le rétablissement de l’agroforesterie dans le bassin du fleuve Syr-Daria (phase préparatoire du projet).
En outre, le Bureau du Représentant de la FAO a contribué à la mise en œuvre de 24 projets mondiaux, régionaux et sous-régionaux.
Francis Markus FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]
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