La FAO accueille la Conférence mondiale sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité

Rome – L’expérience montre que l’adoption de bonnes pratiques permet de rendre les systèmes d’élevage véritablement durables. C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui M. Qu Dongyu, dans son allocution d’ouverture de la deuxième Conférence mondiale sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité. 

Organisée au siège de la FAO, à Rome, jusqu’au 1er octobre, la manifestation rassemble les membres de l’Organisation, des décideurs, des agriculteurs, des représentants d’entreprises privées et d’associations professionnelles, des représentants de la société civile et d’ONG, des chercheurs et des organismes de développement dans le but de partager des données d’expérience et de présenter des solutions concrètes pour une transformation du secteur de l’élevage dans une optique de durabilité. 

Sur la base des résultats issus de la première Conférence mondiale en 2023 – événement fondateur – et des forums régionaux ultérieurs, cette deuxième Conférence mondiale passe du dialogue à l’action. Sous le thème «Promouvoir le changement, amplifier l’innovation, stimuler la recherche de solutions», le programme met l’accent sur le rôle crucial de l’élevage pour transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux et concrétiser, selon une approche intégrée, les quatre améliorations: améliorations de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie pour tous. 

L’élevage joue un rôle indispensable dans les sociétés. 

Le secteur de l’élevage procure un moyen de subsistance à environ 1,3 milliard de personnes dans le monde et représente 40 pour cent du produit intérieur brut (PIB) agricole mondial. Pour nombre de pays à revenu faible ou intermédiaire, l’élevage constitue une source de revenus importante et un filet de sécurité financière essentiel, car il apporte de l’épargne et offre une garantie contre les chocs économiques. Il contribue de manière essentielle à la sécurité alimentaire et à la nutrition, les aliments d’origine animale couvrant environ un tiers de l’apport protéinique au niveau mondial. De plus, la valeur nutritionnelle des produits de l’élevage reste établie sur la base de connaissances scientifiques, le lait, les œufs et la viande étant reconnus comme des composants essentiels d’une alimentation équilibrée, en particulier pour les enfants et les personnes vulnérables.  

Au-delà de la nutrition, l’élevage constitue une source cruciale de revenus et d’emplois et crée des débouchés pour les jeunes et pour les femmes. Il offre des moyens de résilience fondamentaux aux ménages vulnérables en temps de crise. De plus, il contribue à la fertilité des sols et au développement des écosystèmes.  

Toutefois, le secteur est confronté à des problèmes importants, notamment à ses effets sur l’environnement, aux risques pour la santé publique et aux préoccupations liées au bien-être des animaux. 

Le Directeur général a cependant déclaré qu’il existait des solutions, citant des exemples d’exploitations agricoles dans le monde entier où le fumier est valorisé sous la forme d’énergie propre, les sous-produits sont réutilisés dans des matériaux nouveaux et les animaux sont élevés dans des conditions saines et dignes. 

«L’enseignement tiré est clair, et les connaissances scientifiques le confirment: l’adoption de bonnes pratiques permet de rendre les systèmes d’élevage véritablement durables», a déclaré M. Qu. 

Trois raisons pour lesquelles la Conférence est importante 

Dans son allocution d’ouverture, le Directeur général a exposé trois raisons principales rendant cette Conférence mondiale particulièrement importante. 

Premièrement, la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité ne peut se passer de la collaboration et d’un engagement commun. Plus d’un millier de parties prenantes devraient participer à la Conférence et au prochain Forum mondial sur les aliments pour animaux et leur réglementation. 

Deuxièmement, le secteur est à la croisée des chemins, car les progrès scientifiques, les technologies numériques et les pratiques durables offrent des perspectives qui étaient inimaginables il y a dix ans.  

«Aujourd’hui, nous avons l’occasion de concevoir des systèmes d’élevage qui nourrissent tout le monde, protègent notre planète et donnent aux populations les moyens d’agir pour les générations à venir», a déclaré M. Qu. 

Troisièmement, cette Conférence mondiale porte sur les solutions concrètes, sur l’action plutôt que sur la réflexion. 

Le programme de cette manifestation, qui durera trois jours, comprend des débats en plénière, des comités d’experts, des réunions d’information et des forums thématiques consacrés à l’atténuation du changement climatique, aux systèmes d’élevage à faible émission, à la santé et au bien-être des animaux, à la reproduction et à l’alimentation durables, à la sécurité alimentaire et au rôle de l’innovation dans la transformation du secteur. 

Une exposition exclusivement consacrée au sujet sera organisée en marge de la Conférence. Elle mettra en avant des solutions, des techniques et des initiatives concrètes qui contribuent à la transformation des systèmes d’élevage. Elle mettra à l’honneur des exemples de pays, du secteur privé et d’institutions de recherche, et les participants pourront explorer des innovations et des pratiques optimales visant à mettre en place des systèmes d’élevage plus durables et plus résilients. 

Lundi, le Ministre indien des pêches, de l’élevage et de la production laitière, M. Rajiv Ranjan (Lalan) Singh, a pris la parole lors de la réunion ministérielle de haut niveau. Il est aussi prévu que le Ministre tchadien de l’élevage et de la production animale, M. Abderahim Awat Atteib, et le Ministre somalien de l’élevage, des forêts et des parcours pastoraux, M. Hassan Hussein Mohamed, participent à la Conférence. 

Le rôle de la FAO 

Alors qu’elle célèbre son 80e anniversaire, la FAO continue d’obtenir des résultats tangibles sur le terrain.  

L’Organisation continue d’aider les pays à mobiliser des investissements à long terme par l’entremise du Centre d’investissement de la FAO, du Fonds pour l’environnement mondial, du Fonds vert pour le climat, du Fonds de lutte contre les pandémies, de l’initiative Main dans la main de la FAO, de la coopération Sud-Sud et de bien d’autres partenariats clés. 

La FAO prête également son concours aux membres afin d’appliquer l’approche «Une seule santé» dans les systèmes agroalimentaires, en menant des actions de prévention des pandémies, en luttant contre la résistance aux antimicrobiens et en aidant les pays à lutter contre les zoonoses qui menacent à la fois la santé animale et la santé humaine. 

Parmi les récentes initiatives figurent la Stratégie mondiale pour le contrôle progressif de la grippe aviaire hautement pathogène 2024‑2033, l’intensification des efforts visant à éradiquer la peste des petits ruminants d’ici à 2030 et l’élaboration d’un plan d’action mondial pour la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité. 

Le risque de maladies animales transfrontières continuant de croître, la FAO continue d’attacher une grande importance à cet enjeu. Elle présentera officiellement le programme visant à relever les défis mondiaux liés aux maladies animales transfrontières, une nouvelle initiative audacieuse visant à protéger la santé animale, à renforcer la production animale et à préserver les moyens de subsistance dans le monde entier. 

«La manifestation montrera de quelle manière les engagements que nous avons pris en 2023 ont été traduits en actions concrètes sur le terrain, actions qui améliorent les vies et les moyens de subsistance, protègent notre environnement et renforcent la résilience dans tous les pays et toutes les régions», a déclaré M. Qu.