Le Centre d’investissement de la FAO célèbre 60 ans de partenariats de développement fructueux

Les prochaines activités cibleront le développement de filières durables, la décarbonation, l’agriculture numérique et la finance innovante, entre autres.

Le 60ème anniversaire du Centre d'investissement de la FAO.

©FAO/Alessandra Benedetti

16/10/2024
Rome – Le Centre d’investissement de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a célébré 60 ans de soutien à l’investissement de haut niveau dans le secteur agroalimentaire, ce mardi à l’occasion d’une cérémonie spéciale, organisée dans le cadre du Forum mondial de l’alimentation et en présence de hauts fonctionnaires et de responsables de premier plan parmi les principaux partenaires de financement et les investisseurs privés. 
 
Au cours de ses six décennies d’existence, le Centre d’investissement a contribué à la conception de plus de 2 400 projets, financés par des partenaires dans 157 pays, totalisant plus de 257 milliards d’USD d’investissements publics, après ajustement pour tenir compte de l’inflation. Cette tendance est appelée à se poursuivre aujourd’hui, la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, la Banque européenne d’investissement et la Nouvelle banque de développement figurant parmi les partenaires les plus récents du Centre.  
 
M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, a inauguré la cérémonie en livrant quelques mots sur le rôle du Centre et son histoire, évoquant son incidence sur les conditions de vie et les moyens d’existence des populations, avant d’aborder l’avenir des investissements dans le secteur agroalimentaire. Il a fait observer que peu de temps après avoir signé son premier accord de coopération avec la Banque mondiale en 1964, la FAO, forte de son «expertise technique reconnue mondialement dans le domaine de l’alimentation et de l’agriculture», est devenue «un partenaire de confiance réunissant gouvernements, institutions financières, investisseurs, agriculteurs et chefs d’entreprise».  
 
Le Centre d’investissement a rapidement élargi son réseau de partenaires, puisqu’il s’est mis à collaborer avec le Fonds international de développement agricole (FIDA), les banques régionales de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), l’Union européenne (UE), le Fonds vert pour le climat (FVC), ainsi qu’avec de nombreux autres partenaires.  
 
M. Qu a souligné que, sous sa direction, le Centre d’investissement avait fait l’objet d’une «réforme visant à mieux aider les pays à produire des résultats de qualité à grande échelle», conformément aux quatre améliorations prônées par la FAO, à savoir une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et de meilleures conditions de vie.  
 
M. Axel Van Trotsenburg, Directeur général senior de la Banque mondiale chargé des politiques de développement et des partenariats, s’est félicité de l’expertise technique et des connaissances en matière d’investissement que le Centre de la FAO apporte concernant les investissements réalisés par la Banque dans le secteur agroalimentaire et a vivement appelé à redoubler d’efforts dans ce sens.  
 
L’équipe pluridisciplinaire du Centre, qui associe connaissances techniques dans tous les domaines et expertise en matière d’investissement, n’a ménagé aucun effort pour devenir un interlocuteur privilégié en matière de solutions d’investissement et de financement taillées sur mesure.  
 
Pour ce faire, il établit des partenariats avec les pays et les institutions financières afin de définir les stratégies, les politiques et les projets d’investissement qui façonneront les systèmes agroalimentaires de demain.  
 
Il s’agit également de mettre au point et d’appliquer à plus grande échelle des approches novatrices visant à renforcer la sécurité alimentaire, la résilience face au changement climatique et l’inclusion en matière de financement, notamment des petits exploitants agricoles et des organisations de producteurs.  
 
Le Centre d’investissement renforce ses activités relatives au développement de filières durables, à la décarbonation, à l’agriculture numérique et à la finance innovante, pour ne citer que ces exemples.  
 
Il continue également à combler les lacunes importantes en matière de connaissances et à développer les capacités pour améliorer la prise de décisions en matière d’investissement.  
 
Soixantième anniversaire 
 
Les célébrations du 60e anniversaire ont été marquées par les discours des dirigeants de la BERD et du FIDA, tous deux partenaires de longue date.  
 
Mme Odile Renaud-Basso, Présidente de la BERD, a souligné que la Banque entretenait un partenariat fructueux avec la FAO depuis 27 ans, notamment en matière de promotion du développement durable et de la croissance du secteur privé. 
 
Elle a remercié les partenaires, qui se sont conjointement engagés à soutenir le dialogue public-privé sur les politiques favorables et à attirer davantage d’investissements verts à l’avenir dans les secteurs de l’agroalimentaire. Elle a insisté sur l’importance revêtue par les vastes connaissances de la FAO, ainsi que par ses réseaux et son engagement de longue date dans certaines parties du monde, comme l’Afrique subsaharienne et l’Iraq, où la Banque développe ses activités, et a rappelé les valeurs communes des partenaires, qui consistent à rendre les systèmes agroalimentaires plus écologiques et à renforcer l’inclusion, le capital humain et la transformation numérique.  
 
Mme Katherine Meighan, Conseillère juridique et Vice-Présidente adjointe chargée des relations extérieures et de la gouvernance (par intérim) au sein du FIDA, s’est félicitée du partenariat noué depuis 47 ans entre le FIDA et le Centre d’investissement de la FAO et de son rôle dans la promotion du développement rural durable et de la transformation des systèmes alimentaires.  
 
Elle a aussi mis l’accent sur le fait que le FIDA était résolu à s’engager davantage auprès du secteur privé et s’est montrée favorable à une collaboration étroite visant à renforcer la résilience des communautés rurales face aux chocs et aux crises, grâce à des investissements en faveur de l’adaptation au changement climatique, de la protection de la biodiversité et des solutions fondées sur la nature, en accordant une attention particulière aux communautés de producteurs ruraux, qui constituent la première étape des systèmes agroalimentaires.  
 
M. Mohamed Manssouri, Directeur du Centre d’investissement de la FAO, a animé une table ronde sur les moyens d’accroître et d’améliorer les investissements publics et privés en vue d’accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires au niveau national. Les échanges ont également porté sur la collaboration future avec la FAO.  
 
M. Abubakar Kyari, Ministre de l’agriculture et de la sécurité alimentaire du Nigéria, s’est exprimé sur le rôle joué par la FAO pour ce qui est d’aider les gouvernements à relever les défis du changement climatique à l’échelle mondiale et de soutenir les petits exploitants agricoles.  
 
Mme Shobha Shetty, nouvelle Directrice internationale chargée du pôle Agriculture et alimentation à la Banque mondiale, a fait part de ses réflexions concernant la réussite de cette collaboration unique qui dure depuis 60 ans et qui allie les connaissances mondiales, les meilleures pratiques et l’expertise sectorielle à des financements importants et à l’innovation.  
 
Elle a expliqué la manière dont le partenariat avait fait évoluer ses objectifs, passant de la seule augmentation de la productivité agricole à la fourniture d’une aide aux pays pour qu’ils transforment leurs systèmes agroalimentaires et s’adaptent aux effets du changement climatique. La priorité est désormais donnée à l’entrepreneuriat des jeunes, à la mobilisation des capitaux privés, à l’innovation numérique et à l’égalité des genres, une attention particulière étant portée à l’autonomisation des femmes afin que celles-ci deviennent leur propre soutien de famille. Elle a souligné qu’il était de plus en plus important de pouvoir mettre en œuvre des actions à court terme en s’appuyant sur de nouveaux outils de suivi. 
 
Parmi les partenaires les plus récents du Centre d’investissement figure la banque de développement italienne Cassa Depositi e Prestiti (CDP).  
 
M. Paolo Lombardo, Directeur chargé de la coopération internationale et du financement du développement à la CDP, est intervenu pour expliquer comment les institutions financières publiques telles que la CDP étaient à même de jouer un rôle catalyseur en matière d’appui au secteur privé dans les pays partenaires, en combinant soutien financier et assistance technique. Il a attiré l’attention sur le partenariat établi entre la CDP, le Centre d’investissement et la Commission européenne dans le cadre de TERRA, une initiative qui doit être lancée prochainement et vise à favoriser une approche de transformation des systèmes agroalimentaires axée sur la durabilité et la résilience grâce au renforcement des filières agroalimentaires. 
 
Mme Ghita El Ghorfi, Directrice générale de Morocco Foodex, un organisme public au service du secteur des exportations agroalimentaires du Maroc, a conclu les débats de la table ronde. Elle s’est attardée sur la façon dont le partenariat conclu entre Morocco Foodex, la BERD et la FAO avait permis de débloquer davantage d’investissements en faveur de filières locales tournées vers l’exportation, ce qui a entraîné une plus grande diversification des risques et une meilleure capacité d’investissement, tout en respectant les normes sociales et celles relatives à la durabilité environnementale.  
 
M. Máximo Torero, Économiste en chef de la FAO, a clôturé la manifestation en félicitant le personnel et les partenaires du Centre d’investissement pour leur travail et leur dévouement. «Le modèle de fonctionnement unique du Centre d’investissement, qui consiste à œuvrer aux côtés des pays et de ses partenaires financiers, a résisté à l’épreuve du temps», a-t-il déclaré. 
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