L’initiative a permis au pays d’exploiter les données satellitaires pour améliorer ses propres statistiques agricoles et ses capacités de modélisation des sécheresses et des inondations
Tableau de bord du registre des agriculteurs.
©FAO
Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a été distinguée mercredi pour les efforts soutenus qu’elle déploie afin d’aider le Zimbabwe à utiliser des données satellitaires en vue d’améliorer ses données de production agricole.
La FAO a remporté le prix de la catégorie «Organisme garant des objectifs de développement durable» lors de la 7e édition annuelle des Prix GEO remis pour contribution aux objectifs de développement durable (ODD), qui récompensent la productivité, l’innovation, la nouveauté et les efforts exemplaires s’agissant de l’utilisation des données d’observation de la Terre à l’appui du développement durable.
Les prix sont décernés dans le cadre de l’initiative sur l’observation de la Terre au service des objectifs de développement durable (Earth Observations for the Sustainable Development Goals [EO4SDG]), sous les auspices du Groupe sur l’observation de la Terre (GEO), qui rassemble plus de 100 gouvernements nationaux et un nombre encore plus important d’organisations participantes, représentant des chercheurs, des fournisseurs de données et des entreprises. GEO coordonne un ensemble de systèmes qui comprend plus de 400 millions de données ouvertes provenant de divers fournisseurs, dont l’Administration nationale pour l’aéronautique et l’espace des États-Unis d’Amérique (NASA) et l’Agence spatiale européenne (ESA), ainsi que d’acteurs commerciaux.
La FAO a aidé le Gouvernement du Zimbabwe à mettre en place un système national de surveillance des cultures utilisant les données d’observation de la Terre aux fins de la production de statistiques agricoles nationales officielles sur les superficies et les rendements et de la modélisation des sécheresses et des inondations.
«Cette initiative, qui comporte plusieurs volets, constitue un modèle pour l’intégration durable des données d’observation de la Terre dans les systèmes statistiques nationaux, et contribue directement au suivi des indicateurs des ODD et à la résilience du secteur agricole zimbabwéen», a déclaré M. Lorenzo de Simone, responsable du projet de la FAO relatif à l’observation de la Terre au service des statistiques (FAO-EOSTAT).
L’initiative s’inscrit dans le cadre du programme FAO-EOSTAT, qui a été lancé en 2019 et dont le déploiement a été étendu pour couvrir aujourd’hui plus de 21 pays. Elle aide les membres de la FAO à se servir des technologies de pointe pour produire des cartes saisonnières des types de cultures et des cartes annuelles d’occupation des sols qui soient normalisées, précises, détaillées et validées, ainsi que pour intégrer les données et les outils d’observation de la Terre dans la production de statistiques sur l’occupation des sols et l’utilisation des terres.
Le projet
Le projet EOSTAT-Zimbabwe, qui bénéficie d’un financement de la Banque mondiale, a été lancé en 2023 pour rendre opérationnelle l’utilisation des données d’observation de la Terre aux fins du suivi de l’agriculture, de la planification de la sécurité alimentaire, de la réduction des risques de catastrophe et de l’évaluation de l’incidence des aléas climatiques.
Grâce à ce projet, le Zimbabwe a déjà produit sa première carte nationale sur le blé d’hiver, laquelle couvre 28 districts, avec un taux d’exactitude global de 95 pour cent et un degré de précision de 96 pour cent en ce qui concerne la classification du blé. Le pays a aussi pu produire sa première carte nationale des types de cultures d’été, qui a permis de recenser 14 grandes espèces cultivées grâce au système Sen4Stat et aux données issues des satellites Sentinel-2, avec un taux d’exactitude global de 77 pour cent.
Un système de surveillance de la sécheresse à haute résolution, adapté aux cultures et au climat du Zimbabwe, a également été lancé pour permettre de mesurer sur le terrain la gravité de la sécheresse et son évolution dans le temps.
Un prototype de registre des exploitants agricoles, qui regroupe les informations sur les limites des parcelles ainsi que les données issues des enquêtes sociales et celles concernant les types de cultures, est en cours d’élaboration et rendra possible le suivi de la productivité, des subventions et de l’incidence des mesures d’incitation publiques.
Des systèmes de surveillance des inondations et d’action anticipatoire ont également été mis en place et intégrés aux initiatives du Programme alimentaire mondial et aux plateformes nationales.
ZIMSTAT, l’Institut national de statistiques, est sur le point d’adopter un nouveau cadre d’enquête national et un protocole de collecte de données in situ aux fins de la cartographie des types de cultures. Plus de 25 experts nationaux ont été formés au sein de l’Institut, de ministères et d’autres organismes nationaux.
Les outils permettent d’effectuer des évaluations moins coûteuses et plus précises des superficies cultivées, ainsi que d’étudier d’autres facteurs. Un «marathon de la cartographie», organisé à l’échelle nationale en collaboration avec l’Université nationale des sciences et de la technologie, a permis de créer des cartes numériques de plus de 200 000 champs cultivés répartis dans sept districts.
La FAO, qui est l’organisation responsable de 22 indicateurs des ODD et qui contribue à cinq autres indicateurs, est déterminée à tirer parti du potentiel des technologies numériques pour concrétiser les quatre améliorations (en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie), sans laisser personne de côté.
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