Cette publication aidera les pays à faire face à des saisons des incendies plus chaudes, plus sèches et plus longues
Lorsque les feux de forêt deviennent extrêmes, ils peuvent avoir des effets néfastes sur le développement durable, menacer les moyens de subsistance des populations et générer des volumes importants de gaz à effet de serre.
©FAO/Roberto Faidutti
Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié des directives à l’intention des pays sur la gestion des risques liés aux incendies de forêt destructeurs, qui représentent une menace pour les populations et l’environnement.
Le document intitulé Integrated Fire Management Voluntary Guidelines: Principles and strategic actions (Directives d’application volontaire sur la gestion des incendies: principes et actions stratégiques) actualise les précédentes directives de la FAO, publiées il y a 20 ans, et intègre de nouveaux éléments sur la gestion des difficultés liées à la crise climatique actuelle.
D’après les prévisions, la fréquence des feux de forêt extrêmes augmentera d’environ 50 pour cent d’ici à la fin du siècle et les évolutions environnementales liées au changement climatique, telles que les sècheresses accrues, les températures élevées et les vents forts, devraient entraîner des saisons des incendies plus chaudes, plus sèches et plus longues.
À l’heure actuelle, on estime qu’entre 340 millions et 370 millions d’hectares de terres brûlent chaque année dans le monde en raison des incendies de forêt. Lorsque ces feux deviennent extrêmes, ils peuvent avoir des effets néfastes sur le développement durable, menacer les moyens de subsistance des populations et générer des volumes importants de gaz à effet de serre.
«L’approche adoptée pour lutter contre les feux de forêt a une importance cruciale», a déclaré M. Zhimin Wu, Directeur de la Division des forêts de la FAO, qui a présenté la nouvelle édition des directives lors d’une manifestation parallèle organisée à l’occasion de la 9e Semaine mondiale des forêts, à Rome. «Nous devons passer d’interventions réactives à une stratégie proactive et donner la priorité à la prévention et à la préparation.»
Intégrer la science et les connaissances traditionnelles
Les directives mettent l’accent sur l’approche intégrée de la gestion des incendies, qui prévoit la mise en œuvre de mesures bien avant, pendant et longtemps après un incendie. Elles recommandent également l’adoption de mesures stratégiques visant à favoriser la participation des peuples autochtones et d’autres détenteurs de savoirs locaux, qui partagent des pratiques et des éclairages précieux et adaptés au contexte facilitant la prise de décisions liées à la gestion des feux. D’après la publication, leur contribution active est essentielle pour prévenir les feux de forêt, réagir rapidement lorsqu’un incendie se déclare et restaurer les zones dévastées par de graves incendies.
En outre, les directives recommandent de prendre en compte les questions de genre dans la gestion intégrée des feux, de promouvoir l’acquisition de connaissances variées sur les incendies, d’adopter des solutions de gestion novatrices et de transposer à plus grande échelle les bonnes pratiques.
Depuis leur première publication il y a près de 20 ans, les directives de la FAO ont été utilisées par de nombreux pays à travers le monde pour élaborer des politiques publiques et des programmes de formation. Avec la publication de la deuxième édition, un nombre encore plus important de pays devraient se référer aux directives et les utiliser.
Un financement de près de 5 millions d’USD pour le nouveau pôle spécialisé dans la lutte contre les feux de forêt
La publication des directives actualisées est la première activité du Pôle mondial de gestion des incendies, qui a été créé en 2023 par la FAO et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Soutenu par les gouvernements de l’Allemagne, du Canada, des États-Unis d’Amérique, de la France, du Portugal et de la République de Corée, le Pôle a pour objectif d’unir les acteurs mondiaux de la gestion des feux et de renforcer les capacités des pays pour la mise en œuvre de stratégies de gestion intégrée des feux.
Lors de la manifestation parallèle qui s’est tenue aujourd’hui, le Pôle mondial a annoncé qu’il avait reçu près de 5 millions d’USD depuis sa création, ce qui montre la forte adhésion dont bénéficie sa mission consistant à réduire les effets néfastes des feux de forêt sur la société, les territoires et le climat mondial.
Le financement provient de plusieurs partenaires clés qui ont joué un rôle décisif dans la création du Pôle mondial, dont le Service canadien des forêts, le Ministère fédéral de l’alimentation et de l’agriculture de l’Allemagne, le Service des forêts de la République de Corée, par l’intermédiaire du mécanisme AFFIRM (Mécanisme visant à assurer l’avenir des forêts au moyen de la gestion intégrée des risques), l’Agence portugaise pour la gestion intégrée des incendies ruraux, le Service forestier des États-Unis et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]