Bande de Gaza: 98,5 pour cent des terres agricoles sont incultivables, alors que la famine se profile

©FAO/Yousef Alrozzi

09/08/2025

Rome – Alors que la famine menace dans la bande de Gaza, une nouvelle évaluation réalisée à partir d’images satellitaires par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Centre satellitaire des Nations Unies (UNOSAT) fait apparaître une situation dramatique: 98,5 pour cent des terres agricoles sont endommagées et/ou inaccessibles.  

En conséquence, sur ce territoire qui abrite plus de 2 millions de personnes, seulement 1,5 pour cent des terres agricoles (232 hectares) sont actuellement cultivables, un chiffre en recul par rapport au mois d’avril 2025, date à laquelle cette proportion s’élevait à 4,6 pour cent (688 hectares). 

De plus, l’imagerie par satellite montre que 12,4 pour cent des terres agricoles ne sont pas endommagées, mais s’avèrent inaccessibles en raison de l’établissement de «zones interdites». 

Cette extrême pénurie de terres pouvant être cultivées, à laquelle s’ajoutent les répercussions d’un conflit incessant, les restrictions draconiennes entravant la livraison et la distribution de l’aide humanitaire ainsi que la destruction généralisée des infrastructures essentielles, y compris des systèmes d’irrigation, des routes, des équipements, des installations de stockage et des marchés, a abouti à une situation catastrophique en matière de sécurité alimentaire dans l’ensemble de la bande de Gaza. 

Face à cette crise, il est nécessaire d’établir d’urgence un accès sûr et pérenne à l’assistance humanitaire et de mobiliser sur-le-champ des investissements et un appui pour relancer la production alimentaire locale et rétablir les moyens de subsistance élémentaires.  

«Pour éviter de nouvelles souffrances, nous devons veiller en priorité à assurer d’urgence l’accès à l’aide humanitaire et à investir dans le relèvement des systèmes de production agroalimentaires, des marchés et des infrastructures dans la région de Gaza, ce qui passe à la fois par le rétablissement d’un accès sûr aux terres agricoles et par la remise en état des terres et des moyens de production endommagés par le conflit», a déclaré M. Rein Paulsen, Directeur du Bureau des urgences et de la résilience de la FAO. 

Une crise alimentaire catastrophique 

L’évaluation relative aux terres agricoles réalisée par la FAO et l’UNOSAT fait suite à la parution le 29 juillet dernier de l’alerte du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), qui a confirmé que le scénario le plus pessimiste – soit une situation de famine – prenait actuellement forme dans la bande de Gaza.  

Selon les dernières données, il arrive à plus d’une personne sur trois, soit 39 pour cent de la population, de rester le ventre vide pendant plusieurs jours. Plus de 500 000 personnes – près d’un quart des habitants de Gaza – vivent dans des conditions proches de la famine, tandis que le reste de la population fait face à des niveaux de faim atteignant le seuil d’urgence. 

Dans la foulée de l’alerte de l’IPC, la FAO, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont lancé un appel urgent à:  

  • instaurer un cessez-le-feu immédiat et durable pour empêcher que davantage de personnes soient tuées, pour que les otages puissent être libérés dans de bonnes conditions de sécurité et pour que des opérations humanitaires de nature à sauver des vies puissent être menées;  

 

  • assurer un accès humanitaire durable, sûr et sans entrave pour permettre un afflux massif d’assistance par tous les points de passage disponibles et pour faire parvenir aux familles dans le besoin dans l’ensemble de la bande de Gaza des denrées alimentaires et nutritionnelles, de l’eau – d’une importance critique –, des carburants et une assistance médicale;  
     
  • rétablir les flux commerciaux vers Gaza en relançant les chaînes d’approvisionnement commerciales de manière à relancer les marchés locaux; assurer la protection des civils et des travailleurs humanitaires, ainsi que la restauration des services essentiels, en particulier les infrastructures de santé, d’approvisionnement en eau et d’évacuation des eaux usées;  
     
  • investir dans le relèvement des systèmes alimentaires locaux, qui passe notamment par la revitalisation des boulangeries et des marchés et la reconstruction du secteur agricole. 
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