Ces initiatives portent sur la gestion forestière, la transformation des pêches et la restauration des terres
Le projet développera des chaînes de valeur pour des produits forestiers non ligneux résilients au climat et à faibles émissions, soutenant les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des communautés vulnérables.
©Benedicte Kurzen/NOOR for FAO
Port Moresby/Rome – Le Fonds vert pour le climat (FVC) a approuvé des projets, d’un montant de plus de 300 millions d’USD, destinés à protéger les forêts en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à promouvoir une pêche durable à Sainte-Lucie, et à contribuer au développement de l’initiative Grande muraille verte du Sahara et du Sahel, en Afrique.
Ces initiatives, mises au point par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ont reçu le feu vert du Conseil du FVC à sa 42e session, qui s’est tenue du 30 juin au 3 juillet dans la capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elles représentent le lot d’initiatives à la plus forte dotation jamais approuvée à ce jour.
«Par la gestion durable des forêts, la transformation des pêches et la restauration des terres, ces projets mis au point par la FAO auront une forte incidence sur les conditions de vie et les moyens d’existence des communautés vulnérables concernées, en particulier dans le contexte mondial actuel où l’on observe un chevauchement de crises complexes, sous l’effet des extrêmes climatiques et d’autres chocs», a indiqué le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu. «La FAO est reconnaissante au FVC et aux pays membres pour leur confiance indéfectible en la capacité professionnelle de la FAO de fournir l’expertise technique nécessaire en vue de renforcer la résilience et de protéger les moyens d’existence des plus vulnérables», a-t-il ajouté. «Le partenariat FAO-FVC continue d’être essentiel aux investissements de l’action climatique en faveur des systèmes agroalimentaires requis pour proposer des solutions concrètes fondées sur la science aux pays et communautés qui en ont le plus besoin, sans que personne ne soit laissé de côté».
Les trois approbations résultent de projets de préparation du FVC mis en place avec succès par la FAO, ainsi que d’autres collaborations techniques de longue date, qui ont permis de débloquer les ressources nécessaires pour que les pays entreprennent des projets plus ambitieux dans le domaine du climat.
Papouasie-Nouvelle-Guinée
La FAO a aidé le pays à concevoir un projet à forte incidence dans le domaine climatique, dans le cadre du programme pilote du FVC en matière de paiements liés aux résultats, qui mobilisera des financements d’un montant de 63,4 millions d’USD en faveur d’activités de gestion durable des forêts en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Cet investissement important du FVC vient saluer les réalisations du gouvernement, qui a fait baisser les émissions de gaz à effet de serre de 17 millions de tonnes d’équivalent en dioxyde de carbone entre 2014 et 2016 – ce qui correspondrait au retrait de 3 millions de voitures de la circulation pendant un an.
Le financement de ces projets, qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative connue sous le nom de REDD+ (réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts), soutiendra les efforts du gouvernement en faveur de la conservation des forêts et de la mise en œuvre de la stratégie nationale REDD+ 2017-2027.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée défend le processus mondial lié à l’initiative REDD+ depuis son lancement en 2008. Le pays fait de la conservation des forêts et de la réduction des émissions issues du secteur forestier une priorité de l’agenda national et mondial, notamment grâce au soutien de la FAO et du Programme ONU-REDD.
Les investissements visent à promouvoir un cercle vertueux de réductions des émissions en encourageant l’agroforesterie, la production durable de bois de feu et de charbon, les plantations communautaires de bois de perchis et de bois d’œuvre, la restauration de la forêt naturelle, ainsi que d’autres pratiques.
Le projet mettra particulièrement l’accent sur la dimension sociale, en favorisant le partage des bénéfices, en encourageant la mobilisation des parties prenantes, et en renforçant les capacités tant locales que nationales.
Les forêts pluviales tropicales de Papouasie-Nouvelle-Guinée (dont les trois quarts sont des forêts primaires) ouvrent 78 pour cent des terres du pays, faisant de lui un point chaud de la biodiversité au niveau mondial. Ces forêts abritent 191 espèces de mammifères et 750 espèces d’oiseaux. Elles jouent aussi un rôle essentiel de puits de carbone en stockant de grandes quantités de carbone dans la biomasse aérienne et le sol.
Sainte-Lucie
Le projet FISH-ADAPT mis en œuvre à Sainte-Lucie, doté d’un montant de 16,7 millions d’USD, a été conçu pour réduire les risques que le changement climatique fait peser sur les secteurs de la pêche et de l’aquaculture dans les petits États insulaires en développement situés dans la partie orientale de la mer des Caraïbes.
Ce projet vise à transformer le secteur des pêches de Sainte-Lucie en rendant la pêche plus sûre et plus productive malgré un climat en évolution. Il favorisera une économie circulaire afin de réduire les déchets, d’améliorer l’efficience des ressources, et de promouvoir la diversification des moyens d’existence, dans la perspective de rendre les communautés plus résilientes. Les chaînes de valeur et les marchés de la pêche seront renforcés, les lieux de pêche côtiers et les systèmes aquacoles seront rendus plus résilients face au climat, et les pêcheurs disposeront de sources de revenu plus diversifiées.
L’initiative mettra en place des solutions agroalimentaires favorisant la durabilité et la résilience, en vue d’améliorer l’efficience, la sûreté et la productivité dans le secteur halieutique. Il s’agira notamment d’autonomiser les pêcheurs et les aquaculteurs en renforçant l’accès aux données météorologiques, en mettant à niveau les points de débarquement et en encourageant une pêche au large durable.
La situation géographique de Sainte-Lucie et sa dépendance socio-économique vis-à-vis du secteur halieutique la rendent particulièrement vulnérable aux incidences du changement climatique. Les pêcheurs dont les moyens d’existence dépendent de la mer trouvent qu’il est de plus en plus difficile de s’adapter au changement climatique et au déclin des stocks de poissons. La hausse de la température de l’air et l’évolution du régime des pluies se répercutent aussi sur l’aquaculture pratiquée dans les terres.
Compte tenu de ces enjeux, FISH-ADAPT ciblera approximativement 75 000 bénéficiaires (soit environ 41 pour cent de la population), dont les marins pêcheurs, les cultivateurs de mousse de mer, les vendeurs et transformateurs de poisson, et les aquaculteurs travaillant dans les terres.
Sahel
Le programme de renforcement de la résilience de la Grande muraille verte d’Afrique (SURAGGWA), doté d’un budget de 222 millions d’USD, soutiendra les moyens d’existence des communautés agropastorales et pastorales vivant dans les régions semi-arides du Sahel, qui sont extrêmement vulnérables au changement climatique.
Cette initiative correspond à la première proposition multipays de la FAO et à la plus grande demande de financement jamais soumise au nom d’un de ses pays membres. Elle repose sur le travail approfondi effectué par la FAO dans le cadre de l'initiative Grande muraille verte, et en particulier du programme de lutte contre la désertification.
L’initiative vise à transposer à plus vaste échelle les pratiques de restauration des terres qui ont fait leur preuve en mettant à profit différentes espèces autochtones, en vue d’accroître la résilience des moyens d’existence tout en assurant une séquestration du carbone. Elle développera les chaînes de valeur des produits forestiers autres que le bois d’œuvre caractérisés par de faibles émissions et une bonne résilience face au changement climatique, à l’appui des moyens d’existence et de la sécurité alimentaire des communautés vulnérables.
Un autre aspect clé du projet consistera à renforcer les institutions nationales et régionales de la Grande muraille verte afin d’assurer la durabilité et la coordination des interventions, ainsi que le suivi des résultats en matière de restauration, et de mobiliser des ressources supplémentaires, notamment en mettant à profit les mécanismes de financement de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets.
Le programme SURAGGWA contribuera à la réalisation des ambitions de l’Union africaine s’agissant de transformer les paysages sahéliens par la restauration de 100 millions d’hectares de terres dégradées et la création de 10 millions d’emplois. En collaboration avec les petits agriculteurs et les communautés pastorales, le programme aura par ailleurs vocation à renforcer la résilience face au changement climatique et à contribuer à l’atténuation de ses effets par la séquestration du carbone dans les terres restaurées des huit pays participants (Burkina Faso, Djibouti, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal et Tchad).
Un quart des 100 millions de personnes vivant au Sahel dépendent de moyens d’existence liés à l’élevage pastoral. La pauvreté, les tensions sociales et le changement climatique exercent une pression supplémentaire sur les éleveurs et les agriculteurs, qui se trouvent déjà en concurrence face à des ressources et des terres limitées. L’agriculture, l’élevage et la foresterie constituent la base de leur économie et plus de 70 pour cent des communautés rurales dépendent directement de l’agriculture non irriguée.
Partenariat entre la FAO et le FVC
Les nouveaux projets approuvés portent le portefeuille des actions de la FAO en partenariat avec le FVC à plus d’1,8 milliard d’USD, les investissements en faveur du climat offrant des solutions en matière de systèmes agroalimentaires durables aux pays et communautés qui en ont le plus besoin.
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FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]