Lors d’une manifestation ministérielle de haut niveau, le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, souligne les difficultés rencontrées par les PEID, les PMA et les PDSL, ainsi que leurs possibilités encore inexploitées.
M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, prononce une allocution lors de la séance d’ouverture de la manifestation ministérielle de haut niveau intitulée «De la vulnérabilité à la résilience: renforcer la sécurité alimentaire et améliorer les conditions de vie dans les petits États insulaires en développement, les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral», au siège de la FAO.
©FAO/Giuseppe Carotenuto
Rome – Lors d’une manifestation ministérielle de haut niveau tenue en marge de la 44e session de la Conférence de la FAO, les petits États en développement (PEID), les pays les moins avancés (PMA) et les pays en développement sans littoral (PDSL) ont adopté une déclaration ministérielle appelant la FAO à élaborer une stratégie globale et un plan d’action en matière de transformation des systèmes agroalimentaires qui mettent l’accent sur leurs priorités spécifiques.
Selon la déclaration ministérielle, une telle stratégie devrait être axée sur des domaines et questions clés tels que l’agriculture durable, la gestion des ressources naturelles, la résilience face au changement climatique, les régimes d’assurance, la technologie et l’innovation, la préparation aux investissements, les investissements dans les infrastructures physiques des chaînes de valeur, l’alerte rapide et l’accès aux marchés, les éléments probants et les données étayant l’élaboration des politiques, en reconnaissant le rôle essentiel des jeunes et des femmes dans la transformation des systèmes agroalimentaires.
Par ailleurs, les signataires de la déclaration ministérielle demandent que soit élaboré un plan d’action détaillant clairement les étapes, les échéances et les ressources affectées à la mise en œuvre de la stratégie sur la période 2026-2027. Il conviendrait que ce plan donne la priorité au renforcement des capacités, à l’assistance technique, à l’appui stratégique et à la mobilisation d’investissements et de financements traditionnels ou innovants, afin d’accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à l’ouverture de la manifestation, intitulée «De la vulnérabilité à la résilience: renforcer la sécurité alimentaire et améliorer les conditions de vie dans les petits États insulaires en développement, les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral», M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, a souligné qu’il était urgent, dans les États les plus vulnérables, d’accélérer les progrès vers une transformation des systèmes agroalimentaires efficace, inclusive, résiliente, durable et pilotée par les pays, afin de préserver la sécurité alimentaire et d’améliorer les conditions de vie et les moyens d’existence de tous.
«Quand les systèmes agroalimentaires sont performants, les économies se développent, la santé s’améliore et les sociétés prospèrent», a déclaré M. Qu. «Les investissements dans l’innovation, la technologie, la nutrition et le financement durable ne sont pas des opérations isolées mais s’inscrivent dans le cadre d’une transformation globale qui vise à ne laisser personne de côté».
M. Qu a fait observer qu’il existait dans tous les pays de réels obstacles au progrès, mais également un potentiel inexploité important qui peut, avec le soutien adéquat, ouvrir la voie à des moyens d’existence améliorés et plus durables.
Le Directeur général a souligné le ferme engagement pris par la FAO d’encourager l’innovation et de redéfinir l’agriculture face à l’accumulation des défis. Il a mis en avant la capacité de l’Organisation de combiner solutions de pointe et savoirs traditionnels, citant notamment des initiatives qui intègrent des plateformes numériques fournissant aux agriculteurs des informations actualisées en temps réel sur les marchés et les conditions météorologiques, ainsi que des projets communautaires donnant accès aux petits exploitants à des techniques avancées de conservation des ressources.
Le soutien de la FAO
M. Qu a fait valoir que les innovations mises en œuvre dans les PEID, les PMA et les PDSL produisaient déjà des effets. Par exemple, dans les PEID, la transformation bleue permet d’exploiter le potentiel des systèmes alimentaires axés sur les océans. Dans les PDSL, la FAO contribue à faire baisser les prix des denrées alimentaires en renforçant la production locale et les couloirs commerciaux. Dans les PMA, où plus de 70 pour cent de la population sont tributaires de l’agriculture, les solutions numériques et intelligentes face au climat améliorent la productivité et la résilience.
Depuis la manifestation ministérielle de 2023 sur les PEID, les PMA et les PDSL, la FAO a mobilisé un soutien considérable au travers de partenariats et de programmes mondiaux de premier plan. Par l’intermédiaire du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et du Fonds vert pour le climat (FVC), elle a aidé les pays les plus vulnérables à se procurer plus de 600 millions de dollars pour renforcer leurs systèmes agroalimentaires contre les chocs climatiques.
Par le biais de son Programme de coopération technique (PCT), la FAO a alloué près de 85 millions de dollars à 347 projets entre 2024 et 2025, 70 pour cent des ressources étant destinées à 93 PEID, PMA et PDSL. L’Initiative Main dans la main fournit actuellement un soutien à 65 de ces 93 pays.
En outre, l’initiative Un pays, un produit prioritaire aide 48 pays à promouvoir des produits agricoles spéciaux, grâce à une enveloppe de près de 20 millions de dollars au total.
Le Directeur général a également attiré l’attention sur la nécessité d’améliorer l’accès à une alimentation saine et abordable, soulignant que plus de 80 pour cent de la population des PEID n’ont pas les moyens de s’alimenter sainement, les pays enclavés et les pays les moins avancés étant à peine mieux lotis.
Un engagement ferme
Dans son allocution de clôture, le Directeur général a remercié les ministres pour leur participation active et réaffirmé la volonté de la FAO de concevoir, dans un esprit collaboratif, des solutions adaptées aux contextes nationaux et régionaux. «Le Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO, qui s’articule autour de quatre améliorations visant la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, est aligné sur vos priorités nationales et vos aspirations régionales», a-t-il déclaré.
La manifestation a été marquée par la participation active de ministres et de hauts fonctionnaires de plus de 90 pays, dont 60 représentants de PEID, de PMA et de PDSL, témoignant de l’engagement de la communauté internationale à transformer les contraintes structurelles en vecteurs de progrès.
Elle a mis l’accent sur cinq thèmes interdépendants qui vont dans le sens des quatre améliorations visées par la FAO. Les sessions ont examiné la contribution de la technologie et de l’innovation à l’augmentation durable de la productivité, à l’amélioration des résultats nutritionnels dans les contextes vulnérables, à la promotion de la transformation bleue et de l’agriculture montagnarde en tant que sources de moyens d’existence locaux résilients, et au renforcement des financements et des partenariats à l’appui de l’extension des solutions pilotées par les pays.
Légende de la photo: M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, prononce une allocution lors de la séance d’ouverture de la manifestation ministérielle de haut niveau intitulée «De la vulnérabilité à la résilience: renforcer la sécurité alimentaire et améliorer les conditions de vie dans les petits États insulaires en développement, les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral», au siège de la FAO.
Manifestation ministérielle spéciale de haut niveau (en anglais)
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