Un nouveau rapport de la FAO évalue les progrès des indicateurs des objectifs de développement durable liés à l’alimentation et à l’agriculture

La FAO est l’organisme responsable de 22 indicateurs relatifs aux objectifs de développement durable

Un éleveur fait paître ses moutons en Tammun (Cisjordanie)

©FAO/Marco Longari

25/09/2025

Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié aujourd’hui un nouveau rapport qui évalue les progrès accomplis au titre de 22 indicateurs placés sous la responsabilité de l’Organisation, qui relèvent des six objectifs de développement durable (ODD) suivants: ODD 2 (Élimination de la faim), 5 (Égalité entre les sexes), 6 (Eau propre et assainissement), 12 (Consommation et production responsables), 14 (Vie aquatique) et 15 (Vie terrestre).

Ces indicateurs recouvrent la mesure de la diversité alimentaire minimale chez les femmes, que la Commission de statistique de l’ONU a approuvée plus tôt cette année comme nouvel indicateur des ODD placé sous la responsabilité de la FAO.

Selon ce rapport, le monde est en passe de réaliser un quart des cibles pertinentes, tandis qu’un autre quart reste loin ou très loin d’être concrétisé. Pour la moitié restante des indicateurs, les pays sont en général relativement bien placés pour les atteindre.

Le rapport tire parti de la plus forte disponibilité de données à ce jour sur les indicateurs des ODD liés à l’alimentation et à l’agriculture, qui a atteint 65 pour cent en 2025, contre 62 pour cent en 2023 et seulement 32 pour cent en 2017.

«Nous devons redoubler d’efforts pour assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et parvenir à une agriculture durable, tout en assurant la viabilité de nos ressources naturelles. Ce rapport met en lumière les objectifs et les régions qui ont accompli les progrès les plus importants et ceux qui ont connu une détérioration; il peut donc nous servir de guide pour stimuler les efforts sur les axes les plus en retard», a déclaré José Rosero Moncayo, Statisticien en chef de la FAO.

Points à retenir du rapport:

L’insécurité alimentaire mondiale demeure bien au-dessus des niveaux de 2015: environ 28 pour cent de la population mondiale (près de 2,3 milliards de personnes) était en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave en 2024, contre 21,4 pour cent (1,6 milliard) en 2015. De plus, on estime que 8,2 pour cent de la population mondiale a probablement souffert de la faim en 2024. Du point de vue de l’évaluation des progrès, le monde est loin de la cible fixée, et la situation s’est même détériorée depuis 2015.

À l’échelle mondiale, entre 2019 et 2023, seulement 65 pour cent des femmes en âge de procréer atteignaient ou dépassaient le seuil de diversité alimentaire minimale (DAM-F), l’Afrique subsaharienne et l’Asie centrale et l’Asie du Sud restant en retrait. Du point de vue de l’évaluation des progrès, le monde est modérément près d’atteindre cette cible, même s’il a régressé depuis 2015.

Malgré un léger recul en 2023, l’incidence des anomalies des prix alimentaires reste trois fois plus importante que la moyenne de la période 2015-2019 en raison des tensions géopolitiques actuelles et des perturbations climatiques. Du point de vue de l’évaluation des progrès, le monde est très loin d’atteindre cette cible et la tendance est à la détérioration depuis 2015.

Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les petits producteurs alimentaires gagnent moins de la moitié des revenus de leurs homologues de plus grande envergure, avec des revenus agricoles annuels souvent inférieurs à 1 500 USD (en valeur constante de 2017, en PPA).

Les femmes souffrent de fortes disparités en matière de propriété foncière: dans près de 80 pour cent des pays sondés, moins de la moitié des femmes jouissent de la sécurité des droits fonciers et les hommes sont souvent deux fois plus susceptibles de posséder des terres.

Le monde est relativement près de parvenir à une agriculture productive et durable et a enregistré une légère amélioration dans ce domaine depuis 2015.

Le nombre de ressources génétiques animales préservées dans des installations de conservation a augmenté. Cependant, le matériel conservé actuellement ne permettrait de reconstituer que 4,6 pour cent des races locales et 17,2 pour cent des races transfrontières en cas d’extinction.

La tendance mondiale en matière d’efficacité de l’utilisation des ressources en eau montre une amélioration notable, puisqu’on observe une progression de 23 pour cent entre 2015 et 2022, principalement sous l’impulsion de la croissance économique.

À l’échelle mondiale, le niveau de stress hydrique est resté relativement stable (18 pour cent en 2022). Cependant, un examen plus poussé au niveau régional révèle une réalité plus préoccupante, à savoir que l’Asie de l’Ouest et l’Afrique du Nord sont confrontées à une grave pénurie d’eau.

La tendance est à l’adoption d’instruments internationaux visant à lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Néanmoins, les effets concrets de ces mesures prennent du temps à se manifester, étant donné que la proportion des stocks mondiaux de poissons dont le niveau est biologiquement viable a continué de chuter, passant de 90 pour cent en 1974 à 62,5 pour cent en 2021.

La superficie forestière mondiale continue de diminuer, puisqu’elle est passée de 31,9 pour cent en 2000 à 31,2 pour cent en 2020, mais à un rythme moins rapide que lors des décennies précédentes. Malgré les progrès accomplis dans la gestion durable des forêts, le taux de perte forestière reste élevé, principalement du fait de l’expansion de l’agriculture pour les cultures et l’élevage.  

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