Selon la FAO, la propagation de la grippe aviaire hautement pathogène H5N1 nécessite une action renforcée

Il est impératif d’éviter la perte de centaines de millions de volailles pour limiter les effets de la maladie sur la sécurité alimentaire, la nutrition et l’accessibilité économique des produits avicoles.

Isaac Kasamani

La propagation de la grippe aviaire hautement pathogène H5N1 a entraîné la perte de centaines de millions de volailles dans le monde ainsi qu’une transmission accrue du virus aux mammifères.

©FAO/Isaac Kasamani

17/03/2025

Rome – Face à la propagation de la grippe aviaire hautement pathogène H5N1, qui entraîne la perte de centaines de millions de volailles dans le monde et s’accompagne d’une transmission accrue du virus aux mammifères, il apparaît urgent de renforcer la biosécurité, le suivi et la surveillance, ainsi que les mécanismes d’intervention rapide et la communication sur les risques, si l’on veut préserver le secteur avicole et protéger les moyens d’existence et les économies. Tel est le message adressé à ses États membres par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) lors d’une réunion d’information organisée à leur intention, aujourd’hui à Rome.  

M. Godfrey Magwenzi, Directeur général adjoint de la FAO, a décrit la propagation de la maladie comme étant sans précédent, car elle «a de graves répercussions sur la sécurité et l’approvisionnement alimentaires des pays, provoquant notamment la perte d’aliments ayant une grande valeur nutritive, en plus d’entraîner des pertes d’emplois et de revenus dans les zones rurales, des chocs dans les économies locales et, bien entendu, une hausse des prix pour les consommateurs».  

La grippe aviaire pose des défis complexes, l’un d’eux étant de trouver comment protéger les systèmes de production avicole pour assurer la sécurité alimentaire et la nutrition des millions de personnes dont l’alimentation dépend des produits de la volaille, qu’il s’agisse de la viande ou des œufs. Au nombre des autres défis à relever, M. Magwenzi a mentionné qu’il fallait notamment préserver la biodiversité, les moyens d’existence et la sécurité des échanges commerciaux et prévenir les répercussions sociales, qui touchent le plus souvent les éleveurs de volailles.   

Une action coordonnée s’impose 

Mme Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO, a fait valoir qu’il s’agissait d’un problème qui ne connaissait pas de frontière et qui appelait une réponse mondiale coordonnée. «Depuis plus de 20 ans, la FAO est aux avant-postes de la lutte contre ce virus et épaule les gouvernements dans leurs efforts pour détecter, prévenir et combattre les épidémies», a-t-elle déclaré. Afin d’intensifier l’action menée, la FAO et l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) ont mis en place une stratégie mondiale décennale pour la prévention et la maîtrise de la grippe aviaire hautement pathogène.  

Mme Bechdol a souligné le rôle de la FAO dans la lutte contre la grippe aviaire et d’autres menaces de pandémie, en rappelant qu’il était important que les pays disposent tous sans exception de systèmes vétérinaires et de santé animale solides. «La force d’une chaîne se mesure à celle de son maillon le plus faible. En travaillant main dans la main, nous pouvons atténuer les effets de la grippe aviaire et protéger à la fois la santé des animaux et celle des êtres humains, à l’échelle locale et mondiale», a-t-elle affirmé.   

Comme en ont été informés les membres de la FAO, les quatre dernières années ont été marquées par une évolution majeure de la grippe aviaire sur le plan de sa propagation géographique, qui a entraîné une plus grande transmission aux mammifères et des pertes massives d’oiseaux domestiques, tout en pesant sur la sécurité alimentaire et en faisant grimper les prix des produits avicoles. Un grand nombre d’oiseaux sauvages ont succombé à la maladie, ce qui a nui à la biodiversité, sachant qu’au moins 300 nouvelles espèces d’oiseaux sauvages ont été touchées depuis 2021. 

La FAO a appelé les pays à prendre plusieurs mesures pour faire face au problème mondial posé par la grippe aviaire, à savoir: 

  • renforcer la surveillance et l’établissement de rapports; 

 

  • améliorer les capacités des laboratoires; 

 

  • élaborer et mettre en œuvre des plans relatifs à la préparation et à la poursuite des activités; 

 

  • encourager la gestion des risques en misant sur la biosécurité; 
  • examiner la possibilité de recourir à la vaccination pour atténuer les risques;

 

  • renforcer la lutte contre les foyers épidémiques; 

 

  • promouvoir la coopération régionale et internationale; 

 

  • renforcer la sensibilisation. 

 

«La FAO demeure pleinement engagée dans la surveillance mondiale, l’échange d’informations et l’élaboration d’orientations et d’outils destinés à aider l’ensemble de ses États membres à contrer cette menace inquiétante», a fait savoir Mme Bechdol. Cette dernière a également souligné combien la collaboration avec le secteur privé était essentielle. Selon elle, le secteur est un acteur majeur dans la prévention et la maîtrise de la grippe aviaire hautement pathogène, puisqu’il joue un rôle crucial pour ce qui est de garantir la sécurité et la fiabilité des chaînes de valeur, de mettre au point de nouvelles technologies en matière de vaccination et de diagnostic et de fournir des services de santé animale de bonne qualité. 

Appel à propositions de financement 

Par ailleurs, au cours de la réunion, un troisième appel à propositions de financement a été lancé en faveur d’initiatives devant être menées par le Fonds de lutte contre les pandémies, qui est hébergé par la Banque mondiale et dans le cadre duquel la FAO a codirigé des dizaines de projets ces deux dernières années. 

Les projets du Fonds de lutte contre les pandémies visent à améliorer la surveillance des maladies, à mettre au point des systèmes d’alerte précoce, à renforcer les infrastructures sanitaires et à promouvoir la coopération entre les secteurs de la santé humaine, animale, végétale et environnementale. Le Fonds a pour objectif de mobiliser des ressources supplémentaires, d’inciter les pays à investir davantage, d’améliorer la coordination entre les partenaires et de servir de plateforme de sensibilisation. 

Parmi les autres participants à la réunion figuraient les représentants permanents de l’Indonésie et du Sénégal, ainsi que des représentants du Conseil international du secteur avicole, de l’Organisation mondiale des œufs et de l’organisation Health for Animals.  

Contacts

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]

Francis Markus FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]