Soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale des Nations Unies: Le Directeur général de la FAO souligne le rôle central des solutions climatiques dans la transformation des systèmes agroalimentaires

New York – Le rôle des systèmes agroalimentaires dans l’action climatique offre une occasion unique de s’attaquer simultanément à de multiples problèmes mondiaux et locaux: il est donc impératif que les acteurs du monde entier mettent en commun leurs expériences et leurs connaissances afin de bâtir un monde mieux équipé pour combattre la faim et favoriser la résilience humaine. 
 
Dans le cadre d’une manifestation parallèle intitulée «Promouvoir l’action climatique grâce à une agriculture durable et à des systèmes agroalimentaires résilients», organisée en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies par la FAO, l’Azerbaïdjan, les Émirats arabes unis, l’Italie et la Banque mondiale, qui s’est tenue dimanche, tous les États Membres ont eu l’occasion de présenter les mesures prises pour renforcer leurs systèmes agroalimentaires et de partager leurs espoirs en ce qui concerne la COP 29, prochain sommet international sur le climat, et d’autres forums. 
 
«La science est claire», a déclaré le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, lors de son intervention à la table ronde. «Les conséquences sont évidentes.» 
 
M. Qu a décrit la manière dont la crise climatique avait déjà des incidences sur la production et la productivité agricoles et portait atteinte à la sécurité alimentaire et aux moyens de subsistance en milieu rural, soulignant que la variabilité et les extrêmes climatiques étaient l’un des principaux facteurs contribuant aux niveaux actuels de faim, fléau qui touche aujourd’hui plus de 730 millions de personnes dans le monde. Plus de 40 pour cent de la population mondiale est très vulnérable aux effets de la crise climatique, qui est incontestablement corrélée à l’augmentation de la sous-alimentation. «Nous devons faire en sorte que les systèmes agroalimentaires soient pleinement intégrés dans les processus et les stratégies liés à la planification nationale de l’action climatique et de la diversité biologique», a ajouté M. Qu. 
 
Les problèmes sont interdépendants, de même que les solutions, a insisté le Directeur général, notant qu’ils étaient au cœur des plans d’action de la FAO et qu’ils étaient présentés dans le Cadre stratégique de la FAO pour 2022-2031. Il a souligné que si l’on voulait transformer les systèmes agroalimentaires et les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, il était nécessaire de prendre des mesures dans divers domaines tels que l’élevage, la reconstitution du carbone des sols, la mise en valeur des aliments d’origine aquatique et la lutte contre la déforestation. 
 
De hauts fonctionnaires de plusieurs pays et institutions ont participé à la table ronde, qui s’est achevée par une présentation des priorités de la COP29, qui se tiendra en novembre prochain en Azerbaïdjan. 
 
M. Qu s’est félicité de l’initiative climatique Bakou Harmoniya pour les agriculteurs, déclarant qu’il «s’agissait d’une plateforme importante permettant de favoriser la collaboration et le renforcement de la cohérence». Il a ajouté que la FAO «se réjouissait d’accueillir l’initiative à son siège», celle-ci pouvant contribuer efficacement à communiquer des informations d’une COP à l’autre, ainsi qu’à promouvoir les priorités de la FAO telles que l’autonomisation des agricultrices et des jeunes agriculteurs. 
 
Nouvelles avancées en matière d’intelligence artificielle 
 
Il est essentiel de veiller à ce que les perspectives prometteuses offertes par l’intelligence artificielle bénéficient aux petits agriculteurs, si l’on veut servir au mieux la transformation des systèmes agroalimentaires et s’assurer qu’elle soit la plus équitable possible. 
 
Les Émirats arabes unis, qui ont mobilisé d’importantes ressources pour le développement de plateformes en libre accès au sein de cette instance, ont organisé dimanche une autre manifestation parallèle intitulée «Les grands modèles de langage et l’agriculture, et l’IA au service des petits exploitants». 
 
L’Économiste en chef de la FAO, M. Maximo Torero, a noté que la FAO avait déjà intégré l’intelligence artificielle dans un certain nombre de solutions numériques, et que l’on pourrait obtenir davantage de résultats positifs si elle était utilisée plus largement et à bon escient, au profit de tous, et non pour accentuer les disparités existantes. La FAO est signataire de l’Appel de Rome pour une éthique de l’IA depuis début 2020. 
 
À cet égard, les modèles de fondation, vastes réseaux neuronaux d’apprentissage profond entraînés sur un gros volume de données qui aident les spécialistes des données à créer des modèles d’apprentissage automatique capables d’effectuer des tâches précises plus rapidement et à moindre coût, peuvent contribuer à accélérer la mise à disposition de solutions d’IA très performantes applicables à un large éventail de secteurs. 
 
La FAO est enthousiasmée par les perspectives qu’offrent les modèles de fondation pour les systèmes agroalimentaires: son expertise technique pourrait être intégrée dans des modèles d’IA afin de fournir des biens et des services publics, en particulier pour les petits agriculteurs familiaux, ce qui serait utile pour la recherche, les services numériques de conseil et de vulgarisation, et l’élaboration de politiques, a déclaré M. Torero. 
 
Dans cette optique de collaboration, il sera essentiel de définir les rôles et les responsabilités des principaux acteurs, a-t-il ajouté.