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Pas de quoi transpirer... ou plutôt si!


Trois choses à savoir sur le stress thermique et comment le prévenir

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Le stress thermique peut entraîner des maladies liées à la chaleur et les personnes qui travaillent dans l’agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse risquent davantage d’en souffrir. ©FAO/Olympia de Maismont

03/09/2025

Il fait de plus en plus chaud sur la planète.

Selon l’Organisation météorologique mondiale, 2024 a été la première année entière où les températures mondiales ont dépassé de 1,5° Celsius les niveaux préindustriels, ce qui en fait la plus chaude des 175 années pour lesquelles les observations ont été enregistrées. En outre, il y a 80 pour cent de chances que l’une des cinq prochaines années dépasse 2024 et devienne l’année la plus chaude jamais enregistrée.

Des centaines de millions de personnes doivent travailler à l’extérieur pour assurer leur subsistance, et les travailleurs agricoles représentent une part importante de cette population. Le stress thermique, à savoir l’incapacité de notre corps de se refroidir, peut déboucher sur des maladies liées à la chaleur.

Mais de quoi parle-t-on exactement? On parle de stress thermique lorsque l’organisme ne parvient pas à dissiper suffisamment sa chaleur. La transpiration est le moyen que notre corps utilise pour maintenir l’équilibre. Elle n’est donc pas une nuisance! Le corps humain fonctionne de manière optimale à une température interne de 37 °C. Lorsque la température corporelle est trop élevée ou trop basse, les organes internes fonctionnent moins efficacement.

Le stress thermique n’a pas les mêmes effets sur tout le monde et certaines personnes risquent plus que d’autres d’en souffrir. Savoir de quoi il retourne pourrait vous aider à préserver votre bien‑être, voire vous sauver la vie.

Si vous ne connaissez pas ce sujet, ne vous en faites pas! L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) y a consacré cette publication complète (en anglais), dont nous vous présentons ci-après trois messages clés.

1. Connaître les effets de la chaleur sur le corps et l’esprit

Notre corps transforme les aliments en énergie, dont seule une petite partie est utilisée pour travailler. Le reste est transformé en chaleur, qui est transportée par la circulation sanguine jusqu’à la peau et libérée dans l’environnement. Lorsqu’il fait chaud, nous le faisons en transpirant.

Toutefois, nous ne sommes pas égaux face à la transpiration. Et celles et ceux d’entre nous qui transpirent beaucoup moins sont plus vulnérables au stress thermique. En outre, les personnes qui travaillent à l’extérieur pendant de longues périodes, comme les travailleurs agricoles, sont plus sujettes au stress thermique.

Par ailleurs, la chaleur ne se fait pas sentir que sur le corps: elle joue aussi sur l’humeur et le comportement, ce qui peut conduire à des imprudences et accroître les risques d’accident.

Les maladies liées à la chaleur surviennent lorsque le corps ne parvient pas à se refroidir suffisamment et qu’il commence à emmagasiner la chaleur.

La forme la plus courante de ces maladies est l’épuisement par la chaleur. La transpiration réduit le volume sanguin, ce qui met à rude épreuve le système circulatoire, qui doit travailler plus dur pour irriguer les muscles et la peau afin de nous rafraîchir. Cet épuisement est lié à la déshydratation et peut se transformer en coup de chaleur.

Le coup de chaleur est la forme la plus grave des maladies liées à la chaleur et peut mettre la vie en danger en l’absence d’une prise en charge rapide. Il se développe souvent après une activité physique prolongée dans un environnement chaud. Les personnes les plus à risque sont celles qui ne sont pas acclimatées à la chaleur, qui ne sont pas en bonne forme physique, qui sont obèses ou qui souffrent de troubles cardiovasculaires sous-jacents. La consommation d’alcool augmente également le risque.

Les taux de mortalité dus aux maladies liées à la chaleur sont beaucoup plus élevés dans les secteurs de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse que dans la population active moyenne. 

Avec la hausse des températures mondiales, savoir ce qu’est le stress thermique et quels effets il a sur le corps peut se révéler crucial pour votre bien-être. En haut/à gauche: ©FAO/Giulio Napolitano. En bas/à droite: ©FAO/Hkun Lat

2. Reconnaître les symptômes

Il fait chaud et vous avez soif? C’est peut-être votre corps qui envoie un message à votre cerveau pour lui faire comprendre qu’il a besoin de plus de liquide.

Soyez attentif aux signes indiquant que votre corps est peut-être déjà déshydraté: rougeur de la peau, fatigue musculaire, nausées, bouche très sèche et vertiges, par exemple. La couleur de l’urine est un indicateur commode de la déshydratation. Si elle est jaune foncé, vous devez probablement boire plus d’eau.

Nous avons tendance à reconstituer seulement la moitié ou les deux tiers des liquides que nous perdons et nous nous exposons ainsi, sans le savoir, à un risque de déshydratation, ce qui augmente le risque de maladies liées à la chaleur et réduit nos performances.

Une peau chaude et sèche peut être un symptôme de stress thermique. Quant à l’épuisement par la chaleur, il peut faire baisser la tension artérielle et accélérer le rythme cardiaque, ce qui accroît le risque d’évanouissement. Il est probable que la personne souffrant d’un épuisement par la chaleur soit très déshydratée, fatiguée et nauséeuse et qu’elle ait des vertiges ou mal à la tête. Cette personne doit alors immédiatement se rendre dans un environnement plus frais pour se reposer et boire de l’eau.

Les crampes de chaleur, quant à elles, peuvent survenir lorsqu’une personne consomme une grande quantité d’eau mais ne remplace pas le sel perdu par la transpiration. Des comprimés de sel ou des liquides salés peuvent alors aider.

L’hydratation et la protection contre le soleil sont essentielles pour prévenir le stress thermique. ©FAO/Hashim Azizi

3. Agir

Il est essentiel de bien s’hydrater pour prévenir le stress thermique. Le volume de liquide dont nous avons besoin pour rester parfaitement hydraté dépend de l’activité que nous pratiquons et des conditions climatiques.

Cependant, de manière générale, pour un travail léger dans un environnement frais, nous avons besoin d’environ 2 litres d’eau par jour. Dans des conditions plus difficiles, les besoins en liquide peuvent atteindre 15 litres par jour. Il est toujours préférable de boire régulièrement de petites quantités plutôt que de grandes quantités en une seule fois.

Le café, le thé et l’alcool sont à éviter, car ces boissons contribuent à la déshydratation.

Il est également conseillé de porter des vêtements fins et de couleur claire en cas d’exposition à la chaleur. Même s’il convient de couvrir notre corps pour éviter les coups de soleil et réduire le risque de cancer de la peau, le type de tissu que nous portons est un facteur essentiel, puisqu’il détermine la quantité de chaleur qu’il conservera et la facilité avec laquelle la transpiration pourra s’évaporer. Le coton, par exemple, permet cette évaporation et aide à évacuer l’humidité du corps.

Le stress thermique peut toucher n’importe qui, à n’importe quel âge. Alors que les températures mondiales augmentent, vous préserverez votre santé en veillant à bien vous hydrater et à vous protéger du soleil! 

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