La crise que traverse actuellement le Soudan du Sud sur le plan de la sécurité alimentaire et de la nutrition est l’une des pires au monde, près de la moitié de la population étant en situation de crise ou pire (phase 3 ou supérieure du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire [IPC]). Les cas les plus graves concernent plus de 1,71 million de personnes en situation d’urgence (phase 4 de l’IPC) et 31 000 réfugiés Sud-Soudanais rentrés chez eux qui sont en situation de catastrophe (phase 5 de l’IPC), ce qui témoigne d’un manque crucial de mécanisme d’adaptation chez ces communautés touchées. Des années de conflit, d’instabilité et de déplacements à grande échelle ont perturbé la production agricole, un des secteurs économiques les plus importants du pays. Les changements climatiques brusques, notamment les inondations, les périodes sèches et les sécheresses, venus s’ajouter aux pénuries annuelles persistantes de céréales, ont précipité la dégradation économique et agricole. Jusqu’à 95 pour cent de la population dépend de l’agriculture (production végétale, pastoralisme et pêche) pour se nourrir et percevoir un revenu, c’est pourquoi il faut apporter une aide humanitaire de toute urgence si l’on veut éviter une catastrophe. 

La FAO facilite la vaccination et le traitement des animaux d’élevage, fournit des pompes d’irrigation solaires et du matériel destiné à traiter la production après la récolte, dispense des formations et apporte un appui agricole et une assistance aux pêcheurs afin de restaurer la sécurité alimentaire, la nutrition et la résilience de la population. Toutefois, sans un financement urgent qui permettrait une intervention multisectorielle prolongée, le risque de famine et de dénuement ne fera que croître